Les meilleurs livres 2021 de la rédac’ - 21/12/2021

Comme lors des années précédentes, au Comptoir, nous avons voulu joindre l’utile à l’agréable et vous proposer une sélection de livres sortis dans le courant de l’année 2021 : Théodore Kaczynski, Jérôme Leroy, Stéphanie Roza, Thomas Guénolé. Ces ouvrages sont ceux que la rédaction a trouvé, pour diverses raisons, les plus intéressants et passionnants à lire. Ils sont à l’image des affinités esthétiques, politiques et intellectuelles de l’équipe.

Réussir la révolution (Kevin Boucaud-Victoire)

Si les actes criminels de Theodore “Unabomber” Kaczynski sont hautement condamnables, ses analyses politiques et sociales s’avèrent souvent justes et indispensables. Vingt-trois ans après son incarcération, le célèbre terroriste états-unien a encore des choses à nous apprendre, non pas cette fois sur la société elle-même, mais sur la possibilité de la changer. Dans Révolution anti-tech, le condamné à perpétuité part de deux constats. « Le développement humain d’une société ne peut jamais être soumis à un contrôle humain rationnel » et la société technologique n’est pas viable. Ce qui rend la révolution nécessaire.

Unabomber analyse donc attentivement l’histoire et les différents mouvements révolutionnaires ou indépendantistes, pour dégager quatre principes essentiels : « On ne peut changer une société en poursuivant des objectifs vagues ou abstraits » ; « la prédication, seule (…), ne permet pas de faire advenir des changements durables » ; « tout mouvement radical tend à attirer de nombreuses personnes (…) dont les objectifs coïncident peu avec ceux du mouvement » ; « tout mouvement qui acquiert un grand pouvoir finit corrompu ».

De ces quatre principes découlent deux règles : tout mouvement souhaitant changer la société « se doit de choisir un objectif unique, clair, simple et concret » et « doit se fixer un objectif dont les conséquences seront irréversibles ». Il en conclut que « les révolutionnaires devaient aspirer à faire s’effondrer le système par tous les moyens nécessaires », au moyen d’une organisation stricte capable de trouver « un moyen de se prémunir contre l’intégration de personnes inconvenantes », à commencer par les “gauchistes”, qu’il estime être le principal obstacle à la révolution, mais aussi les “droitistes”. Malheureusement la révolution prônée par Kaczynski, aussi efficace semble-t-elle être, demande une discipline militaire, donc une organisation autoritaire, et n’offre que des perspectives destructrices, mais pas la possibilité d’organiser une “vie bonne”.

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